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Il y a quatre ans, le Bureau de l’Université a approuvé de nouvelles procédures concernant la mise à disposition des locaux de l’ULB. Il se trouve que ces mesures touchent directement les cercles et bureaux étudiants mais aussi la Communauté Universitaire dans son ensemble. Suite à cela, le campus a connu une forte mobilisation et une large campagne a été lancée par les étudiants débouchant sur la constitution d’une plate-forme pour la liberté d’expression afin de protester contre ce qui a été perçu comme une atteinte manifeste à la liberté d’expression. Par ailleurs, une lettre de soutien à la plate-forme a été adressée par prêt d’une cinquantaine de professeurs, assistants et chercheurs de l’ULB au Recteur de l’université ainsi qu’aux présidents du CA et de la Commission Culturelle.

 

Au-delà de la façon dont ces mesures ont été prises et le climat qui en a probablement conditionné l’émergence, leur portée, en termes de rentrées financières en imposant une tarification des locaux pour les activités à caractère public et non commercial ou encore l’instauration d’une procédure de demande d’autorisation pour la réservation des salles fait clairement transparaître une volonté de contrôle.

 

Les universitaires signataires de la lettre de protestation épinglent trois faits : outre l’absence « de média ouvert à l’ensemble de la communauté, […] où pourraient s’exprimer des opinions contradictoires », ils s’inquiètent de la mise en place d’une grille tarifaire pour l’usage des locaux, procédure qui met fin à prêt de 40 ans de gratuité sur les campus du Solbosch et de la Plaine. Ce désire de faire supporter sur les cercles étudiants les coûts d’entretien des locaux, de l’utilisation de matériel audio ainsi que les frais d’une surveillance imposée fait peser une lourde charge sur leurs budgets précaires d’autant plus qu’aucun subside ne leur est alloué. Hors, les signataires soulignent que « par l’organisation de conférences, les cercles étudiants jouent un rôle essentiel à la vie intellectuelle d’un campus, et contribuent activement au rôle essentiel de l’université en tant qu’espace de réflexion et de débat concernant des problèmes de notre société. Ce rôle devrait être valorisé et encouragé plutôt que freiné par des obstacles financiers. Le fait d’englober désormais ces activités dans le cadre tarifaire est un choix politique, qui condamne de fait les conférences dont l’audience risque d’être insuffisante pour payer les coûts de l’auditoire, ou les thèmes pour lesquels il n’est pas de coutume de demander un prix d’entrée conséquent ».

 

L’autre décision du CA du 2 juillet 2007 dénoncée par les signataires est la procédure de demande d’autorisation instaurée pour la réservation des salles. En plus de la lourdeur des formalités administratives (la demande doit être faite dans un délai de 3 semaines minimum avant l’évènement), un droit de regard du Recteur sur les activités estudiantines est instauré. En effet, la décision du CA de l’époque stipule que : « En cas de doute sur l’opportunité d’organiser l’activité proposée dans les locaux de l’ULB, le Recteur se réserve le droit de consulter un groupe composé du Vice-Recteur à la vie étudiante, du Conseiller pour les projets “valeurs de l’ULB”, de l’Adjoint pour les affaires culturelles, du Président du Cercle du Libre Examen ainsi que tout spécialiste compétent par rapport à l’activité concernée ». “Consultation” de personnes choisies par le recteur, “doute” soumis à son jugement, la lettre de soutien n’hésite pas à qualifier ce « contrôle systématique à priori » de censure.

 

Cette mesure d’un autre temps, instaurée à l’époque de l’ancien Recteur Monsieur Philippe Vincke, est non seulement toujours d’application, mais elle a été utilisée par le Recteur actuel, Monsieur Viviers, pour imposer un modérateur ou un orateur, modifier le titre d’une conférence ou en reporter une autre. Certes, les autorités de l’ULB ont renoncé à faire payer la location des petits auditoires aux cercles étudiants, ceux-ci ayant tout simplement refusé de s’acquitter des montants dûs, mais la procédure n’étant pas abrogée, cette coutume est menacée à tout moment par le règlement en vigueur. Cette situation est tout bonnement intenable !

 

Concluons sur le mot de la fin de la lettre de soutien : « Si l’ULB veut mériter son « L », il est grand temps qu’elle rétablisse un espace de dialogue et de débat basé sur la responsabilité individuelle et collective, plutôt que de poursuivre la politique de contrôle centralisé des moyens de communication ».

A la fin de l’année académique dernière, de graves décisions ont été prises en matière  de  liberté  d’expression  à l’ULB.  Elles  touchent  directement  les  cercles  et bureaux étudiants, et plus largement l’ensemble de la Communauté universitaire.

Le  Bureau  de  l’Université  du  27  avril  2007 a  approuvé  une  nouvelle  « tarification pour la mise à disposition des locaux de l’ULB ».

Cette tarification prévoit que les cercles et bureaux étudiants devront désormais payer pour  l’utilisation  de  locaux  (auditoires  pour  des  conférences,  débats,  etc.).  Les  prix  vont maintenant de 10 euros à plusieurs centaines (par exemple, 400 euros pour le Janson ou le Grand  Hall  en  soirée).  A  cela  s’ajoutent  d’autres  coûts  (micros,  sécurité…),  de  plus  en  plus régulièrement imposés, sans justification véritable.
La  plupart  des  cercles  et  bureaux  étudiants  ne  reçoivent  pourtant  aucun  subside récurrent.  Ils  sont  composés  d’étudiants  qui  s’activent  bénévolement  pour  la  vie  politique, sociale  et  culturelle  de  nos  campus.  Les  activités  organisées  dans  ces  auditoires  désormais payants se veulent gratuites la plupart du temps.
Les signataires de cette plate-forme estiment que ces nouveaux coûts mettent en danger l’équilibre financier des cercles et bureaux étudiants ainsi que la volonté de  gratuité  de  nombreuses  activités  (conférences,  débats…)  organisées  sur  nos campus.  Nous  considérons  que  l’Université,  au  lieu  de  ponctionner  de  l’argent  aux cercles et bureaux étudiants, devrait au contraire les subventionner.

Le  Conseil  d’administration  du  2  juillet  2007 a  quant  à  lui  approuvé  une  nouvelle « procédure pour la mise à disposition des locaux de l’ULB ».

Cette  procédure  avait  été  proposée  au  Conseil  d’administration  par  notre  recteur, Monsieur Philippe Vincke, dans la foulée de son interdiction, fortement médiatisée, d’un débat où Tariq Ramadan était pressenti comme orateur.

La nouvelle procédure confirme le fait que le Recteur peut censurer toute conférence ou débat organisés sur l’ULB. Il consultera pour cela préalablement un petit groupe de personnes, pour la plupart membres de l’équipe rectorale.

Par   ailleurs,   pour   pouvoir   exercer   cette   censure, de lourdes formalités administratives ont été mises en place (délai de réservation, informations sur les participants à un débat…), ralentissant fortement les activités des cercles et bureaux étudiants.

Les signataires de cette plate-forme estiment qu’il est inadmissible de retirer aux  cercles  et  bureaux  étudiants,  associations  reconnues  par  l’ULB,  leur  liberté d’organisation  de  conférences,  débats,  etc.  Nous  estimons  que  le  Recteur  et  son comité de censure ne peuvent décider qui les étudiants ont le droit d’écouter.

Nous demandons que si une association reconnue par l’ULB est organisatrice ou co-organisatrice d’une activité, celle-ci puisse d’office être organisée.

Nous demandons donc aux instances décisionnelles de notre Université qu’elles reviennent sur leurs décisions et répondent positivement à nos demandes. Nous entreprendrons d’ici-là différentes actions pour que la liberté d’expression sur notre Université soit sauvegardée.

Nous voulons que notre Université reste une Université libre.

Signataires de la plate-forme :

Bureaux étudiants de l’ULB :
BEA (Bureau des Etudiants Administrateurs)
BEM (Bureau des Etudiants en Médecine)
BePhil (Bureau Etudiant de Philosophie et Lettres)
BEPSY (Bureau des Etudiants de Psycho)
BESPO (Bureau des Etudiants en Sciences politiques)
BES (Bureau des Etudiants en Sciences)
BESOCAN (Bureau des Etudiants en Sciences sociales)
BESOCO (Bureau étudiant de SOCO)

Cercles de l’ULB :
Amnesty-ULB
Attac-ULB
CEAE (Cercle des Etudiants Arabo-Européens)
CEL (Cercle des Etudiants Libéraux)
CIEE (Centre International des Etudiants Etrangers)
CJC (Cercle de Journalisme et de Communication)
Comac-ULB
Compagnie de théâtre universitaire Radar
CPS (Cercle des Etudiants en Sciences politiques et sociales)
CPSY (Cercle de Psychologie)
Ecolo-ULB
EGA-ULB (Etudiants de Gauche Actifs)
ES (Etudiants Socialistes)
Impro-Vocation
Librex (Cercle du Libre Examen)
OPAC
Oxfam-ULB

Syndicats de l’ULB :
CGSP-ULB (Centrale Générale des Services Publics)